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Être reconnue en maladie professionnelle

J'ai été testée positive le 18/12/20 parmi un grand nombre de cas avérés au sein de l'Ehpad, touchant les

résidents mais aussi le personnel soignant.


J'ai présenté des symptômes "légers" les 3 premiers jours. Ayant connu nombre de collègues malades et remis sur pieds une semaine plus tard, la situation ne m'affolait guère. Mais très vite j'ai compris que ma situation allait être un peu plus compliquée.

Le 4e jour j'ai eu comme une sensation de lourdeur au niveau de mon corps, comme une impression de peser une tonne, m'obligeant à m'allonger. Les jours suivants, les choses se sont empirées, d'abord des picotements dans les mains, les pieds et des sensations de chauffer de l'intérieur. Et puis sont venus les premiers malaises, sous forme de crises qui envahissaient tout le corps.

Le 7e jour les crises ont été à leur paroxysme et j'ai été prise d'une forte douleur dans la poitrine. Les médecins m'ont rassuré en me disant que ça pouvait être "juste" de la péricardite, fréquente avec le covid. Bref, j'essayais de me détendre en faisant avec mes douleurs qui m'envahissaient de plus en plus au niveau du thorax.

Vers le 10e jour, les symptômes ont continué d'évoluer en me rendant la respiration de plus en plus difficile, j'ai commencé à avoir très peur car je ne pouvais plus reprendre mon inspiration à fond, j'avais l'impression d'étouffer, j'ai demandé alors à mon mari de m'emmener aux urgences. Après un bilan sanguin normal et une prise de saturation également normale, ils m'ont gentiment dit qu'ils ne pouvaient pas me garder et que je devais rentrer chez moi...


Les crises se sont par la suite un peu atténuées mais autour du 20e j'en ai à nouveau eu une nouvelle me relançant mes douleurs thoraciques et me donnant une belle tachycardie alors que j'étais allongée au repos; idem rechute le 30e jour.


Aujourd'hui je suis à J60, je viens de reprendre mon travail. Les douleurs se sont estompées mais reviennent en fin de journée avec la fatigue d'avoir piétiné toute la journée. J'essouffle tout au long de la journée de manière inconstante, des fois ça va bien, des fois j'essouffle juste en parlant. Je n'ai pas pu reprendre le sport, juste d'avoir travaillé cette semaine m'a semblé être du sport. Des jours où j'allais mieux pendant mon arrêt maladie, j'avais tenté le vélo d'appartement mais les douleurs thoraciques et l'essoufflement s'empiraient à m'arrêter net au bout de 10 min alors que j'en faisais 40 min avant le covid.

J'ai oublié de dire que j'étais en excellente santé auparavant, pas de traitement, jamais malade, dernière grippe il y a 15 ans!


Je souhaite être reconnue en maladie professionnelle mais ce n'est pas gagné car je n'ai aucun examen positif à mon actif hormis mon PCR. Je me suis trop bien soignée, seule, à la maison, avec mon doliprane 1000 que j'ai surconsommé. Les médecins restent hébétés quand je leur raconte tout ça, j'ai l'impression d'être

une bête curieuse, personne ne comprend et ne sait quoique ce soit sur le pourquoi des formes longues et potentiellement graves, à se demander si on rêve ou si on est fou.

A l'Ehpad, les formes longues parmi les soignants sont, comme dans la population générale, plus rares, heureusement. J'ai du coup cette impression d'être seule, d'avoir vécu une souffrance et une galère que personne

ne comprend hormis mes proches. Heureusement ma nature positive reprend le dessus, j'essaie de ne pas trop me projeter dans le futur, de vivre mon quotidien en restant au maximum active et en ayant pour objectif de me réadapter tout doucement par le sport, le tout en espérant être parmi les 90% qui, normalement, guérissent totalement avec le temps...

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