Atteinte de covid long depuis plus d'un an...
Troubles cognitifs, acouphènes, troubles circulatoires, fatigue...
Non reconnue par ma généraliste qui me rit au nez et me parle de dépression. Ayant consulté une psy qui me dit que je ne suis pas dépressive.
Je suis en attente d'un rdv neuro au CHU Purpan de Toulouse le 13juillet. J'ai dû reprendre mon activité professionnelle car j'étais ruinée, seule avec 3 enfants...
Orthophoniste de métier autant vous dire que je suis souvent en échec avec mes soucis de concentration, de manque du mot etc. + La fatigue accablante de devoir vivre "comme avant" alors au plus rien n est comme avant.
Bref...
Je vous livre un texte que j'ai écrit hier soir... il parlera peut être a certains !
Je me lamente
Tu te lamentes
Il se lamente
Nous nous lamentins !
Mince à la fin !
A force de dire que je n’arrive à rien,
Il ne faudrait pas
Que je larmoie
Alors que je n’ose pas
Faire un pas !
J’ai bien vu
Que même si c’est difficile,
C’est en m’entraînant que je deviens plus agile ;
Ce qui a été ne sera plus,
Mais des traces demeurent.
Je ne suis plus tout à fait la même ni complètement différente.
Vivre aujourd’hui comme dans ce qui fut me hante.
Un renversement inattendu
Dans lequel je m’englue.
Il faut que j’arrête de penser qu’à force de me battre, je finirai par l’abattre
Il est plus fort que l’albâtre et me fige tel un emplâtre.
Il œuvre chaque seconde
Dans ma tête, dans mes veines.
Te sens-tu si bien avec moi ?
Parfois il m’arrive de croire
Que tu as été envoyé pour venger
Des nuisibles de la nature.
Nous sommes pour toi
Des damnés.
De notre vie non retirée,
Nous payons les pots cassés
De toute l’humanité.
Cerveau détérioré,
Je ne peux me concentrer.
Jamais plus je ne pourrai raisonner…
Redevenir animal,
Se contenter de sa simple existence
Ne plus se projeter
Ni regarder le passé.
N’être qu’une présence
Sans histoire et sans substance.
Un mouton heureux de ce qu’on lui donne.
Qu’on me pardonne !
Si je gloutonne…
Je ne peux plus nourrir ma tête de connaissances,
Je nourris ma panse…
La panse de la bête…
Comme pour elle on oubliera que j’ai une conscience
Quand, une fois bien grasse, on m’enverra à l’abattoir,
A bouffer des cachets pour ne plus broyer du noir.
Pense-bête…
Venu là pour combler les lacunes
De ma tête.
Ma tête, tu es devenue une urne.
Urne de mon présent déliquescent
Qui s’envole au vent.
Tu ne peux plus rien garder
Tu es béante,
Inclinée.
Les idées qui entrent sont glissantes.
Elles roulent, s’embrouillent puis s’évaporent.
Sans douleur,
Elles partent vers un ailleurs
Sans laisser une trace ;
Parfois à peine une saveur,
Une interrogation, un peut-être
Qui laissent songeur.
Les gens pensent
Que ce n’est qu’un petit oubli
De la personne qui n’a pas assez dormi,
Que ce n’est que de l’étourderie
De laquelle on rit.
Mais dans la légèreté
De ces pacotilles envolées,
Il y a toute la dureté
D’un quotidien que l’on ne peut plus assumer.
Pour vous ce n’est rien.
Pour nous c’est la démence,
La sénescence avant l’heure,
L’AVC dans la bonne humeur
Car on n’a pas subi tous ses heurts.
De cette crise on ne sortira pas sains.
Pour certains
C’est sociologique,
Psychologique, économique.
Pour nous c’est endosser
Le visage d’une nouvelle humanité
Ebréchée dans son intégrité,
Devant se réinventer.
Une adolescence
A rejouer
Dans l’ombre de ce que l’on fut
Avec toute la médisance
De médecins qui, dans l’inconnu,
Nous jugent saugrenus
Et donnent comme seuls traitements
Quelques railleries et ordonnances en promettant
Que ce seront les dernières avant l’internement…
L’enterrement.
Et vous les proches,
Vous qui êtes à nos côtés,
Arrêtez donc de vous cacher !
Ne soyez pas lâches
Et sachez dire que nous sommes devenus des taches !