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Anonyme

Tout va mieux mais tout reste fragile.

Je précise que je suis sportive, je fais de la randonnée et du trek, du ski de piste, du ski de fond, et surtout du vélo. J'ai fait 3 fois l'Ardéchoise, une course cyclotouriste sur 3 jours avec 120 km et plus de 2000 m D+/jour. En 2018, j'ai traversé la France d'Est en Ouest en tandem avec mon mari, 820 km sur 8 jours. Tous les week-end, nous

faisons entre 80 et 120 km de vélo sur les routes de nos montagnes. Et en semaine, quand mon travail me le permet, je fais du vélo ou de la marche ou du ski selon les saisons.

Je ne me considérais pas comme une personne à risque. J'étais en bonne santé et n'avais pas consulté de médecin depuis environ 5 ans.


Le 17 septembre 2020, mon fils (23 ans) est déclaré cas contact. Le 19 septembre, mon fils, ma fille (23 ans, qui a un rhume) et mon mari (qui a un petit mal de tête) sont testés positifs. Chacun est isolé dans sa chambre. Je leur porte des plateaux repas 3 fois/jour. Je désinfecte WC, salle de bain, interrupteurs, poignées de porte, et je mets du gel toutes les 3 minutes sur mes mains ou me lave les mains au savon. J'aère la maison. Je n'ai aucun symptôme. Je suis déclarée cas contact.

Le 21 septembre, je suis testée négative. Par précaution, je reste en isolement et ne voit personne. Mes voisins m'apportent le pain, je fais mes courses sur Internet et je fais livrer.


Le 28 septembre, premier symptôme : mal à la peau, impossible de supporter un vêtement ! Comme si toute ma peau n'était qu'un bleu. Durée : 3 jours.

Le 29 septembre, mal de gorge et ganglions bien développés. Durée : 1 jour !

Vers le 30 septembre, commence un symptôme qui ne m'a pas encore quitté aujourd'hui : des glaires coulent dans ma gorge. Je commence à tousser.

Pas de fièvre.


Le 3 octobre, test PCR négatif.

Le 7 octobre, un peu de fièvre (38,2°). Re-test PCR. Positif cette fois. La fièvre est partie, elle aura duré 2 jours et j'aurais pris 2 Paracétamol au total.

Courant octobre, la toux augmente et se transforme en quintes qui durent de plus en plus longtemps.

Fin octobre, juste avant le reconfinement, je fais une promenade courte et me rends compte que je suis complètement essoufflée. Cela m'inquiète beaucoup. Progressivement, même monter un simple escalier m'essouffle. Le médecin me donne du sirop pour calmer la toux (Tussidane) et de la Vitamine D.


Début novembre, quintes de toux sèches, essoufflement constant, douleur à la poitrine côté droit, respiration asthmatiforme, glaires dans la gorge, oppression dans la poitrine (comme si un éléphant s'asseyait sur

ma poitrine), l'impression que mon cœur s'emballe par moments : corticoïdes (Bécotide) et bronchio-dilatateur (Ventoline), sirop homéopathique Drosérus pendant 10 jours. Taux d'oxygène : 100 %.


Mi-novembre : Petite amélioration pendant quelques jours puis retour en force des symptômes respiratoires. Re-corticoïdes et re-bronchio-dilatateur pendant 5 jours + sirop homéopathique. Taux d'oxygène : 97%. Moral à zéro.


Début décembre : Amélioration puis ça recommence, problèmes respiratoires. Re-re-corticoïdes et re-re-bronchio-dilatateur pendant 10 jours + sirop homéopathique. Taux d'oxygène : 96 %. Moral à -10.

Noël 2020 : Respiration asthmatiforme terminée, il reste : essoufflement constant, douleur poitrine, toux sèche, accélérations cardiaques occasionnelles.


Janvier 2021 : Moral à - 15 (pas de perspectives de fin de la maladie, le manque de sport y contribue aussi, quand on est accroc, c'est dur !). Mon mari part faire du ski de fond, je reste à la maison et déprime à tel point que je me dis tant pis, je monte sur mon vélo d'intérieur et fais une séance douce juste pour voir comment mon corps réagit... En fait, je tousse le premier quart d'heure, puis la toux s'atténue au fur et à mesure de l'effort. Je suis fatiguée et au bout d'une heure de vélo, je me repose et attends l'effet boomerang... mais rien, ma

respiration n'est pire ni mieux après avoir fait du vélo, sauf que le moral remonte. Du coup, à partir de ce jour-là, je monte tous les 2 jours sur mon vélo d'intérieur, je tourne les jambes sans forcer, et mon moral remonte en flèche. Je recommence à me promener sur plusieurs km mais mon rythme cardiaque monte vite (FC à 180). Je surveille et fais des poses pour la faire redescendre.


La moindre odeur est très forte à mes narines et me fait tousser. Je peux sentir une odeur à des km !!

Fin janvier, respiration normale sans sifflement, essoufflement parti, toux en nette diminution, glaires de moins en moins, oppression poitrine de moins en moins, encore quelques accélérations cardiaques occasionnelles. Homéopathie Drosera et Bryonia pour la toux résiduelle.

Taux d'oxygène : 100%. Moral à +10.


Février : Apparition de douleurs musculaires intenses. Tout le monde me dit que c'est la reprise du sport, mais je connais les douleurs musculaires dues au sport, et là, ce sont des douleurs diffuses, comme des courbatures, partout dans mon corps : jambes, bras, fesses, doigts !! J'ai l'impression que mes muscles sont transformés en "yaourt".

Mi-février : Scanner poumons : on me dit que "tout est résorbé". Je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire mais du coup, je reprends le ski de fond (au ralenti) et le vélo en extérieur, en plus du vélo en intérieur. Je continue mes sorties promenade (FC à 160 max maintenant). Tant pis pour les douleurs musculaires... qui finalement disparaissent comme elles sont venues.

Fin-février : douleurs articulaires : poignet et doigts de la main gauche me font un mal de chien pendant une semaine, puis tout disparaît subitement. Puis perte anormale de cheveux : chaque fois que je me

coiffe ou que que je me lave les cheveux, il y a plein qui tombent. Je perds aussi les petits poils sur le dessus de mes cuisses... dommage que ce ne soit pas sur les tibias et les mollets : saleté de virus, il aurait au moins pu me débarrasser de ceux-là ! Mais non, il n'en fait qu'à sa tête !

Je me demande s'il y a encore d'autres symptômes parce que si je les fais les uns derrière les autres, je n'ai pas fini...


Mars 2021, il me reste toujours quelques glaires au fond de la gorge que suis toujours obligé de "racler", 1 ou 2 quintes de toux pendant 1 quart d'heure par jour, et de temps en temps, cette oppression sur la poitrine. Je continue le sport et l'homéopathie. Tout va mieux mais tout reste fragile. En promenade, ma FC est désormais à 140 max malgré une marche plus rapide sur le même parcours. Bientôt 6 mois depuis les premiers symptômes.


Depuis septembre 2020, je n'ai vu quasi personne en dehors de mon mari et mes enfants. Je travaille chez moi en freelance depuis de nombreuses années et j'ai continué à travailler tous les jours. Je n'ai pas eu de brouillard cérébral, si ce n'est pendant quelques jours du mois de décembre, une confusion dans les jours et les dates qui est vite partie.

Je n'ai pas ressenti de fatigue intense, mais je dors tout de même profondément. Je n'ai pas perdu le goût et l'odorat, et à l'inverse, toute odeur reste très forte (un pamplemousse dans la cuisine me semble diffuser son délicieux parfum dans toute la maison par contre je ne supporte aucun parfum, ni odeur forte qui me font tousser).


Quand je fais mes courses et qu'il y a du monde, je suis stressée, mais je parviens à maîtriser tant bien que mal.

J'ai une peur bleue de rattraper le virus, et notamment les variants, même si on me dit que "normalement", j'ai encore des anti-corps...

Je voudrais me faire vacciner mais en même temps, je me demande comment va réagir mon corps : va-t-il encore sur-réagir et me rendre malade ? Mais d'un autre côté, ma famille, que je n'ai pas vu depuis très longtemps me manque. Ma mère (84 ans) et mes frères et sœurs (à risque pour cause de sclérose en plaque et d'obésité) habitent les Hauts-de-France, et je ne veux pas prendre le risque de les contaminer... alors, que faire ? J'attends la fin des 6 mois de toute façon et la période de vaccination qui me concernera en espérant qu'il y aura plus d'informations d'ici là.


Mes enfants, âgés de 25 et 2 x 23 ans, recommencent à sortir (dans les limites autorisées) parce qu'ils n'en peuvent plus, mais chacun de leur retour à la maison me stresse. Mon médecin a été très à l'écoute pendant tout ce temps et a fait tout son possible pour soigner chacun des symptômes qui apparaissaient au fur et à mesure. Elle a été super et a toujours eu à cœur de me remonter le moral.


Je souhaite bon courage à tous ceux qui sont encore malades ! Ainsi qu'à tous les bénévoles qui portent la voix de cette maladie auprès des instances médicales et politiques.

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